Aquariophilie d'Ille et Vilaine
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Rencontres aquariophiles du département 35
 
AccueilDernières imagesS'enregistrerConnexion
-14%
Le deal à ne pas rater :
Lave-linge hublot HOOVER HWP 10 kg (Induction, 1600 trs/min, Classe ...
299.99 € 349.99 €
Voir le deal

 

 Charbon Actif, l’Adsorption Moléculaire

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Charbon Actif, l’Adsorption Moléculaire Empty
MessageSujet: Charbon Actif, l’Adsorption Moléculaire   Charbon Actif, l’Adsorption Moléculaire EmptySam 30 Déc 2006, 18:28

I. Les Carbones Organiques Dissous

Les différents processus biologiques se déroulant dans un aquarium engendrent une accumulation de composés organiques. On appelle ainsi les molécules à squelette carboné.
La liste en est immense et comprend, pour ne citer qu’eux, les Acides Aminés, les Colorants, des Protéines, des Phénols, des Créosols, des Terpénoïdes, des Lipides, des Glucides, des Hydrocarbures, les Pesticides, des Hormones Végétales, des Vitamines, des Caroténoïdes et Divers Acides tels qu’Acides Gras, Acétique, Lactique, Glycoliques, Malique et Citrique.

Il faut regrouper toutes ces choses sous le terme génériques de Carbone Organiques Dissous (C.O.D.). Ces substances peuvent avoir des effets délétères sur le peuplement du bac: diminution de la croissance, moindre résistance aux maladies et perturbation du métabolisme.

Si elles contiennent aussi de l’Azote, les C.O.D. sont minéralisées par des bactéries en Ammoniaque, lequel est assimilé par les végétaux, provoquant une croissance excessive, ou oxydé par d’autres bactéries selon le processus de nitrification qui aboutit aux Nitrates qui s’accumulent dans l’aquarium.
Utilisé aussi comme stade ultime d’un processus de filtration, il assure l’obtention d’une eau de grande pureté et est ce titre très utilisé dans les laboratoires, mais également dans les stations d’épuration.
Malheureusement, une grande partie de C.O.D. n’est pas minéralisée et s’accumule également. C’est pourquoi un changement d’eau est habituellement préconisé. Nombre d’aquariophiles s’imaginent que le but de ces opérations est de réduire le taux de nitrates, ce qui est partiellement exact, mais il s’agit surtout de diminuer la concentration en C.O.D.

Les taux de C.O.D. et de nitrates étant habituellement corrélés, ce dernier, facilement titrable, est souvent pris comme référence pour déterminer la fréquence des changements d’eau. Mais cela ne peut s’appliquer qu’aux aquariums conventionnels.
En bac, le C.O.D. s’accumule mais les Nitrates sont éliminés par dénitrification. De plus l’absorption de l’Ammoniaque par les plantes, algues, les coraux et les bénitiers limite leur apparition.
Si l’on pouvait extraire de l’eau les C.O.D. avant accumulation ou transformation en Ammoniaque, cela réduirait le besoin de changements d’eau, soulagerait le filtre, diminuerait le taux de Nitrate et stimulerait la croissance et la santé du peuplement.
C’est le principal but de l’emploi d’un filtre chimique. Les propos n’est pas d’avancer que la filtration chimique dispenses des changements d’eau. Ce serait une erreur. D’abord, parce qu’aucune technique chimique n’est efficace à 100% et que nombre de substances y échappent. Ensuite, parce que le renouvellement d’eau apporte d’autres bienfaits que l’extraction et la dilution des C.O.D.
Par exemple, il contribue à la stabilité du pH, apporte des Oligo-Éléments et compense la perte d’autres éléments. Même dans les aquariums les mieux tenus, les effets d’un changement d’eau sur le peuplement sont frappants.
La filtration chimique ne fait qu’aider au maintien d’une faible concentration de C.O.D. dans un bac, ce qui est extrêmement important quand on élève des animaux.

II. Charbon Actif (C.A.).

Il s’agit d’un charbon de bois, où d’os, qui a été soumis à des pressions et à des températures extrêmement élevées, de l’ordre 600°C (1272 °F) par pyrolyse en présence de certain gaz. Cette opération, appelée activation, permet de chasser impuretés et gaz indésirables en lui conférant une porosité maximale, 40 à 800 m²/gr pour la montmorillonite, 30 à 400 m²/gr d’alumines activées, 300 à 750 m²/gr de résines synthétiques et 500 à 1300 m²/gr de charbon actif !
Un gramme de C.A. a par conséquent une surface d’échange d’environ 900 m².
La granulométrie (de 0,25 à 3 mm) et la densité apparente (de 0,2 à 0,6 gr/l), la nature du gaz utilisé, la température à laquelle se fait l’activation ainsi que l’ajout éventuel, avant celle-ci, de sels (de Cuivre, de Zinc, de Phosphate, de Silicate) déterminent les qualités absorbantes du produit. Ainsi, le charbon peut-il être élaboré pour l’extraction spécifique de telle ou telle substance.

Par son extrême porosité, le C.A. agit comme le ferait une éponge, retenant les impuretés de l’eau qui le traverse. Il peut fixer une grande variété de molécules organiques, soit en les piégeant simplement dans ses pores par absorption, soit en les liant chimiquement par adsorption.
Ce dernier phénomène repose sur la nature polaire de nombreuses molécules organiques, c’est-à-dire sur le fait que leurs deux extrémités ont des affinités opposées pour l’eau :
- Un pôle, dit hydrophobe, est repoussé par l’eau
- Un pôle, dit hydrophile, est attiré par celle-ci.
Lorsqu’une molécule polaire vient au contact d’une surface, elle aussi polaire, comme celle du C.A., elle s’y trouve retenue. Autrement dit, elle est prélevée de la solution.
Décrivant en détail les propriétés du C. A. et les facteurs qui déterminent son efficacité. Il n’élimine néanmoins pas touts les molécules avec la même efficacité, ainsi l’Endrine (un pesticide) est 700 fois mieux adsorbée que l’E.D.T.A.

Le procédé des expériences selon un protocole scientifique rigoureux afin de juger de l’intérêt réel de l’utilisation du C.A. en aquariophilie, étant bien entendu que ses qualités sont par ailleurs indéniables.
Parmi les conditions expérimentales retenues:
- La quantité de C.A. utilisée était de 10 g par litre (soit 1 kg pour 100 L), ce qui constitue, a priori, une bonne proportion ;
- Le temps de contact a été de 1 Heure, ce qui est considérable et laisse au charbon le temps de retenir tout ce qu’il est capable de retenir;
- Les essais ont été réalisés sur une eau d’un aquarium d’eau douce en service depuis plusieurs mois et sont donc parfaitement représentatifs de conditions normales !
- Les concentrations sont volontairement élevées et il n’y en avait pas autant dans l’aquarium.
En ajoutant une certaine quantité de sels correspondants: par exemple du Sulfate de Cuivre dans le cas du Cuivre. A cela deux raisons:
- d’abord parce que le charbon est supposé neutraliser une pollution, qui, par définition, correspond à des teneurs importantes;
- ensuite, afin d’approcher aux mieux ses capacités réelles et de minimiser l’imprécision du résultat.

III. Absorption des Composés Azotés et Autres Composés Chimiques.

En testant les capacités de rétention du charbon sur la trilogie azotée constituant la bête noire de tout aquariophile, à savoir les Ions Ammonium, Nitrite, Nitrate. Comme le Permanganate, qui est un remarquable désinfectant et un bon traceur de l’efficacité du charbon puisque coloré.
La même manipulation avec deux métaux couramment utilisés dans notre hobby: Cuivre, comme médicament quasi-universel, et le Fer, comme Oligo-Élément constitutif des engrais. Ceci était nécessaire car un métal n’a pas du tout le même comportement physico-chimique qu’un ion tel que le Nitrate.
Enfin, pour que l’essai soit complet, l’action du C.A. sur le Chlore, qui est très utilisé pour assurer une grande propreté bactériologique à l’eau du robinet et qui a aussi un comportement différent.
Les résultats sont regroupés dans le tableau suivant et sont la moyenne de plusieurs analyses, ceci afin de s’affranchir des risques, toujours possibles, d’erreurs et de réduire l’incertitude expérimentale :

Composé Chimique NH4
Avant Traitement (mg/l) 2,9
Après Traitement (mg/l) 2,5
Différence (mg/l) *

Composé Chimique NO2
Avant Traitement (mg/l) 2,7
Après Traitement (mg/l) 2,6
Différence (mg/l) *

Composé Chimique NO3
Avant Traitement (mg/l) 130
Après Traitement (mg/l) 120
Différence (mg/l) 10

Composé Chimique MnO4
Avant Traitement (mg/l) 50
Après Traitement (mg/l) -
Différence (mg/l) 50

Composé Chimique Cu
Avant Traitement (mg/l) 7,3
Après Traitement (mg/l) -
Différence (mg/l) 7,3

Composé Chimique Fe
Avant Traitement (mg/l) 46
Après Traitement (mg/l) 0,1
Différence (mg/l) 46

Composé Chimique Fe + E.D.T.A.
Avant Traitement (mg/l) 50
Après Traitement (mg/l) 50
Différence (mg/l) *

Composé Chimique Cl-
Avant Traitement (mg/l) 0,5
Après Traitement (mg/l) -
Différence (mg/l) 0,5

Légende
NH4 : Ammonium
NO2 : Nitrite
NO3 : Nitrate
MnO4 : Permanganate
Cu : Cuivre
Fe : Fer
Cl- : Chlore
* : La différence n’est pas significative
- : Le composé n’a pas été détecté (concentration trop faible)

Ces résultats doivent avoir un commentaire suivant :
- Même en supposant une faible adsorption, de l’ordre du mg/g, une teneur de 10 mg/l eût donc dû être adsorbée avec 10 gr de C.A. par litre. En fait, les chiffres sont souvent bien plus défavorables encore.
- L’adsorption de l’Ammonium et des Nitrites n’est pas significative, c’est-à-dire qu’ils sont peut-être retenus, mais alors très faiblement.
- L’adsorption des Nitrates est réelle mais très faible : environ 10 mg/l : elle est donc très insuffisante car il n’est pas rare d’avoir plusieurs dizaines de mg/l, voire plusieurs centaines.
- L’élimination du Permanganate a été totale, même s’il ne s’agit pas réellement d’un phénomène d’adsorption (cet ion est un puissant oxydant qui réagit avec la matière organique), et malgré la relativement forte teneur utilisée.
- Les Ions Métalliques Cuivriques (Cu²+) et ferreux (Fe²+) ont des caractéristiques similaires, de sorte que leur adsorption est voisine: elle semble meilleure, mais, de toute façon, comme ces ions se retrouvent dans l’eau en faibles concentrations, on peut dire que leur élimination est totale.
- Par contre, lorsque le Fer est Chélate par l’E.D.T.A., il ne se comporte plus comme un métal: rendu plus stable, il n’est plus adsorbé. Ceci signifie qu’une filtration sur C.A. risque d’éliminer le Fer de l’eau, sauf si vous utilisé de l’E.D.T.A.
- Enfin, l’élimination du Chlore est patente et, du fait qu’il s’agisse d’un processus catalytique, il n’y a pas «usure» du C.A.: la quantité de Chlore éliminée ne dépend pratiquement pas du volume d’eau à traiter. Pour juger de la représentativité de la concentration retenue, il faut savoir qu’une eau potable traité a rarement plus de 0,05 mg/l de Chlore libre.

Le tableau qui suit synthétise ces observations en présentant les capacités d’adsorption du C. A. testé, calculée d’après les valeurs précédentes, ainsi que les quantités nécessaires pour éliminer une certaine concentration de l’élément considéré:

Composé Chimique NH4
Capacité d’Absorption (mg/g) < 0,04
Quantité à utiliser pour une teneur (gr de Charbon/l) > 20
Quantité à utiliser pour une teneur (mg/l) 1

Composé Chimique NO2
Capacité d’Absorption (mg/g) < 0,01
Quantité à utiliser pour une teneur (gr de Charbon/l) > 50
Quantité à utiliser pour une teneur (mg/l) 0,5

Composé Chimique NO3
Capacité d’Absorption (mg/g) 1
Quantité à utiliser pour une teneur (gr de Charbon/l) 100
Quantité à utiliser pour une teneur (mg/l) 100

Composé Chimique MnO4
Capacité d’Absorption (mg/g) > 5
Quantité à utiliser pour une teneur (gr de Charbon/l) < 1
Quantité à utiliser pour une teneur (mg/l) 5

Composé Chimique Cu
Capacité d’Absorption (mg/g) < 0,7
Quantité à utiliser pour une teneur (gr de Charbon/l) > 0,7
Quantité à utiliser pour une teneur (mg/l) < 0,5



Ainsi, si l’eau de votre aquarium a une concentration en Nitrate de 100 mg/l, ce qui n’est pas exceptionnellement élevé, 100 gr de C.A. par litre d’eau devraient suffire, soit 10 kg pour 100L.
Pour lutter contre une monté de Nitrites (0,5 mg/l), il faudrait au moins 50 gr de C.A. par litre, soit au moins 5 kg pour 100 L.
En ce qui concerne l’Ammonium, au moins 20 gr de C.A. par lire d’eau seraient nécessaire pour éliminer 1 mg/l, c’est-à-dire au moins 2 kg pour 100 L, mais, à l’instar des Nitrites, le résultat n’est pas garanti.
Lorsqu’il s’agit de l’Ion Permanganate dont on peut craindre un excès consécutivement à un traitement, le C.A. se révèle fort efficace pour l’éliminer puisque, en supposant une teneur très importante de 5 mg/l, 100 gr de C.A. suffiraient largement pour traiter un bac de 100 L.
Dans le cas d’un traitement classique, volontaire et bien dosé, le charbon se révèlerait un fauteur de troubles, car il éliminerait de l’eau le principe actif même du médicament.
Pour le Cuivre, les mêmes remarques s’appliquent: il faut savoir qu’un traitement conduit à une concentration d’au moins 0,25 mg/l, soit au moins 1 mg/l de Sulfate de Cuivre Penta Hydraté. Si on imagine une erreur de dosage qui conduise à une teneur décuple, soit 2,5mg/l de cuivre, il faudrait, pour y remédier, moins de 3,5 gr de charbon par lire d’eau, ce qui est très peu. Ceci est donc un avantage lors d’un surdosage, de traitements répétés ou d’utilisation accidentelle en présence d’invertébrés marins.
Par contre, cela est fort ennuyeux lorsqu’on veut traiter par le Sulfate de Cuivre et que le filtre renferme du C.A.: le Cuivre, qui constitue le principe actif, sera retenu et, le traitement sera inopérant.

IV. Les Molécules Organiques.

Les Molécules Organiques sont les «briques» de la matière vivante: Il y en a de petites, de 16 à 16.000.000 g. La variété est proche de l’infini.
L’une, très courante en aquariophilie d’eau douce, puisque larguée par les racines, la tourbe, la terre ou les feuilles: un Tannin (Acide Tannique); l’autre, parfois employée comme médicament et, qui constitue un remarquable traceur: le Bleu de Méthylène.
Comme pour les molécules minérales, un tableau clarifie l’exposé :

Molécule Organique: Tanin
Avant Traitement (mg/L) 500
Avant Traitement (mg/L) -
Différence 500

Molécule Organique: Bleu de Méthylène
Avant Traitement (mg/L) 100
Avant Traitement (mg/L) -
Différence < 100

Légende
- : Le composé n'a pas été détecté (concentration trop faible)

Traduit en capacité d’absorption et en quantités utiles :

Molécule Organique: Tanin
Capacité d’Absorption (mg/g) > 50
Quantité à utiliser pour une teneur (gr de Charbon/L) < 0,2
Quantité à utiliser pour une teneur (mg/L) 10

Molécule Organique: Bleu de Méthylène
Capacité d’Absorption (mg/g) >10
Quantité à utiliser pour une teneur (gr de Charbon/L) < 0,1
Quantité à utiliser pour une teneur (mg/L) 1

Les expériences ont été menées en respectant les mêmes conditions opératoires que précédemment.

Les chiffres, initialement bien plus importants que dans le cas des substances minérales, et les figues parlent d’eux-mêmes: Le charbon a remarquablement éliminé ces molécules, malgré des concentrations élevées:
Une eau contenant une dizaine de mg/l de tannins est déjà jaune pâle, tandis qu’une eau renfermant 10 mg/l de Bleu de Méthylène est d’un bleu soutenu.
Si la teneur en Tannins des 100 L d’eau de votre aquarium est de 10 mg/l, il devrait suffire de 20 gr de C.A. au maximum pour les éliminer.
Quant au Bleu de Méthylène, l’adsorption est également très forte, si bien que quelques grammes de C.A. dépollueront un important volume d’eau: voici des valeurs bien plus raisonnables que les estimations concernant les Nitrates par exemple.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




Charbon Actif, l’Adsorption Moléculaire Empty
MessageSujet: Charbon Actif, l’Adsorption Moléculaire II   Charbon Actif, l’Adsorption Moléculaire EmptySam 30 Déc 2006, 18:28

V. Utilisation en aquariophilie.

Le volume de C.A. à mettre en œuvre est idéalement du dixième du débit horaire, par exemple, 20 L avec une pompe débitant quelque 250 l/h à vide (sans perte de charge). La vitesse de filtration, comme pour une filtration biologique, doit être très lente et ne devrait pas excéder 10 m/h. Cette dernière condition est difficile à respecter en aquarium, du fait que l’eau y circule généralement en circuit fermé, ces valeurs perdent leur signification. Toujours est-il que l’épuration sera d’autant meilleure que l’écoulement de l’eau à travers le C.A. sera lent.
Le mieux consiste par conséquent à prévoir un système de chicanes afin d’augmenter la longueur du trajet suivi par l’eau filtrée. Une des discussions courantes concernant l’utilisation du C.A. porte sur son emplacement dans le circuit d’eau de l’aquarium. Il y a bien sûr plusieurs options possibles:
- Beaucoup d’aquariophiles optent pour une cuve technique cloisonnée dont une des loges, traversée par tout ou partie du flux, est destinée au C.A. - Une alternative consiste à relier à la cuve un filtre-boîte extérieur (EHEIM) plein de charbon. On peut encore connecter au rejet de la pompe une cartouche constituée d’un tube en P.V.C. rempli de C.A. Dans ce cas, la totalité du flux la traverse sous pression. Bien que la percolation forcée au travers du C.A. de toute l’eau rejetée par la pompe soit prescrite comme étant la méthode la plus efficace d’épuration, ce n’est peut-être pas la meilleure solution, en particulier si le charbon est contenu dans une « chaussette ».
En effet, celle-ci a nécessairement des mailles fines et se comporte comme un filtre mécanique, rapidement colmaté par les matières particulaires. L’eau s’insinue alors autour du filet et l’action du C. A. s’en trouvent réduite, de même que le débit et la pression de la pompe. C’est pourquoi il convient, dans ce cas, de renoncer à l’usage des chaussettes, pourtant si pratiques pour manipuler le charbon, ou d’écarter les modèles les plus finement maillés.
Une autre façon de résoudre le problème est d’immerger le filet dans le flux d’eau, de telle manière qu’elle circule librement autour. Si l’efficacité de ce système est moindre, elle reste encore largement suffisante pour extraire de l’eau les substances qui lui donnent une coloration jaunâtre. En aquariophilie, c’est tout ce que l’on attend du C.A., l’obtention d’une épuration maximale n’étant pas l’objectif de son usage. En plaçant simplement la chaussette dans la cuve technique, l’eau se trouve, à son contact, débarrassée par diffusion des composés organiques la colorant et reste cristalline.
De plus, l’adsorption d’Oligo-Éléments par le C.A. est moindre qu’avec une filtration forcée.

Attention: Veillez à ce que le sachet ne puisse être entraîné par le courant et venir se coller à l’aspiration d’une pompe. On peut pour cela utiliser un panier ou des cloisons en plastique ajouré.

Dans les aquariums à « système naturel », dépourvus de compartiment de filtration, le ou les sacs de charbon peuvent être caches dans des espaces libres prévus à cet effets dans l’empilement de roches et dans le courant d’eau engendré par un ou plusieurs diffuseurs. Cette méthode de filtration passive est efficace plusieurs mois.
Elle le serait aussi longtemps dans un aquarium conventionnel muni d’un filtre sous sable, si l’on enfouissait la chaussette à proximité du système de drainage.

Deux des questions les plus fréquentes sont: Quelle quantité de charbon employer, et quand le renouveler.
Il est bien difficile d’y répondre, les aquariums étant tous uniques: La biomasse et les types d’organismes qui la constituent influencent nettement la qualité et la nature des C.O.D. libérés.

L’usage de 540 gr de C.A. pour 100 L (soit environ 36 onces / 50 gallons américains), ce qui est très proche des 500 gr / 100 L préconisés par Wilkens et Birkholz.
Les quantités paraissant énormes, on peut les considérer comme des maxima et tenter de les réduire. Les seuls indicateurs fiables restent l’état sanitaire du peuplement et la couleur de l’eau.
L’aquariophile devrait s’efforcer de percevoir ce qui se passe effectivement dans son aquarium en observant mieux les animaux qu’il élève.
Trop d’entre nous ont aujourd’hui une approche exclusivement technologique. On les entend sans cesse parler production artisanale de Co², de maladie, d’éclairage, de filtration, alors qu’ils sont incapables d’identifier correctement les animaux qu’ils maintiennent et ne comprennent pas bien ce qu’est le pH. Les habitants d’un bac sont bien plus sensibles à la composition chimique de l’eau que tout appareil de mesure et on devrait passer plus de temps à leur observation qu’à celle des voyants ou des cadrans des instruments.

De même que la quantité de charbon à utiliser, la périodicité de son renouvellement dépend de nombreux facteurs. Néanmoins, certains auteurs avancent une durée d’efficacité de 5 à 7 mois. Généralement, le jaunissement de l’eau est un indicateur de la nécessité d’un changement car cette coloration est due à l’accumulation de substances normalement éliminées par le C.A.

Deux expériences permettent de vérifier l’état du C.A. :
- Colorer une languette de plastique blanc en jaune pâle sur la moitié de sa largeur avec une encre indélébile. Plonger la bande dans l’eau à une des extrémités du bac de façon à pouvoir l’observer de l’autre. Quant on ne peut plus distinguer la moitié blanche de la jaune, c’est que l’eau est colorée et qu’il faut changer le charbon.
- Il y a aussi la solution de mettre 20 ml d’eau dans une petite fiole avec quelques gouttes de Bleu de Méthylène et de mettre quelque grain de charbon aux bouts d’un certain temps l’eau doit être claire. Si elle ne l’est pas c’est que votre charbon est usé et qu’il est temps de le changer.

Précaution lors du changement ou de l’introduction de C.A. :
Le C.A. étant extrêmement poreux, il est rapidement colonisé par des bactéries nitrificatrices et dénitrificatrices. Si vous en utilisez de grosses quantités, le changement de la totalité peut affecter le potentiel de dénitrification d’un aquarium ne disposant pas d’autres substrats en suffisance. Il est prudent de n’en remplacer qu’un tiers et de rincer le reste. Cela préserve une bonne partie des bactéries. Placez le charbon neuf en amont de l’ancien, dans une chaussette séparée.
Pour convertir à la filtration sur C.A. un aquarium déjà en fonctionnement, il est recommandé de procéder graduellement, c’est-à-dire par l’introduction mensuelle de 20 gr par 100 L, jusqu’à atteindre la dose préconisée de 500 gr/100 L.

VI. Précaution sur la Qualité du C.A. et ses Effets.

On trouve aujourd’hui de nombreuses marques de charbon sur le marché. Malheureusement, leurs fabrications ne sont pas identiques et leurs degrés d’efficacité comme leurs qualités varient grandement.
Les grains doivent être petits, noir mat et le moins poussiéreux possible, quoique la présence de poussière soit plus un inconvénient qu’un indicateur de piètres performances.

Certains types de C.A. contiennent des Phosphates. Au cours de leur fabrication, ils sont soumis à l’action corrosive de l’Acide Phosphorique, qui augmente leur porosité.
Ces charbons suractivés sont destinés à la purification de l’air et non de l’eau et sont à proscrire des aquariums. Les fabricants affirment que les quantités de Phosphates libérées sont insignifiantes et que l’essentiel est éliminé par quelques rinçages à l’eau.
Mais l’expérience a montré que les rinçages n’affectent pas les propensions de tels C.A. à larguer des Phosphates en quantité notable.
Certains charbons non traités à l’Acide peuvent aussi contenir des Phosphates ou beaucoup de cendre, l’un comme l’autre susceptible de favoriser le développement d’algues indésirables. Le meilleur moyen de déterminer si un C.A. libère des Phosphates est d’utiliser un teste chimique. Mélanger le réactif à un échantillon d’eau distillée ou osmosée, puis ajoutez quelques grains de charbon. Si vous constatez l’apparition d’une coloration bleue émanant des grains, c’est qu’ils libèrent des Phosphates.

Le phénomène de fixation d’une molécule à la surface du C.A. ou d’autres matériaux présentant cette propriété, Alumine, Argile, Résines Synthétiques et Zéolites est appelé « adsorption »: Il ne s’agit pas d’absorption car il n’y a pas assimilation mais seulement rétention en surface.
Le C.A. est aussi susceptible, en vieillissant, de relarguer dans l’eau une partie de ses substances. Cette adsorption est donc un déplacement de molécule de soluté (le polluant), du solvant (l’eau) vers l’adsorbant (le charbon): (eau + polluant) + charbon Arrow eau + (polluant + charbon).
Il en résulte un équilibre entre la concentration du polluant dans l’eau et sa concentration sur le charbon:
- Si la teneur dans l’eau est élevée, et sous réserve que le charbon ne soit pas saturé, les molécules se fixeront sur ce dernier; - Si la teneur en polluant du charbon est très important alors que celle dans l’eau est faible, les molécules pourront être désorbées, avec les problèmes que cela pause.
On évite facilement ce problème en renouvelant suffisamment le charbon.

Le dernier reproche que l’on puisse faire au C.A. est que comme les autres types de filtration chimique, il ne peut être totalement contrôlé dans son action et qu’il extrait aussi de l’eau des produits utiles tels que les Oligo-Éléments. C’est pourquoi, certains aquariophiles préfèrent n’en faire usage que quelques jours par mois.
Toutefois, une utilisation permanente n’a rien de nuisible. Mais dès que l’on a recours à un filtre chimique, il est essentiel de compenser les pertes par des changements d’eau réguliers ou des ajouts d’oligo-éléments.

Apparemment, l’élément le plus susceptible d’être retenu par ces filtres est l’Iode.

VII. Conclusion

L’utilisation de C.A. n’est pas du goût de tous les aquariophiles.
Certains même s’y opposent avec vigueur pour cause de diminution des Oligo-Éléments et de mystérieuse maladie des poissons.
Les plus véhéments n’ont pourtant qu’une expérience limitée du produit et basent plus leur opinion sur des rumeurs et la crainte de l’inconnu que sur des observations personnelles.

Comme vu, la fixation d’Oligo-Éléments est facilement compensée par des changements d’eau ou par des compléments. Nous avons vu aussi que tous les C.A. ne sont pas de qualité égale et que certains libèrent des Phosphates. C’est pourquoi, le choix d’une marque est important.
Quant aux pathologies des poissons, telle que la nécrose des pores sensoriels de la tête et de la ligne latérale, parfois exacerbée par l’emploi de charbon, elles pourraient être imputables à des substances émises par des qualités particulières de C.A. et non par toutes.
C’est un sujet à approfondir.
Les aquariophiles ont des attitudes variées face à l’utilisation du charbon actif. Certains s’en abstiennent, d’autres enfin l’emploient en permanence.

D’après mon expérience, cette dernière méthode me paraît la plus recommandable si l’on respecte les mises en garde et les précautions précitées. Mais en fin de compte, c’est à vous de décider de l’option qui convient le mieux à votre aquarium d’après son aspect général et la santé de son peuplement.

je remercie vivement l’aide qu’apporté Rami13500 à la mise en page de l’article. Ne connaissent par le langage html, mais plus le français ou le russe.

Voici un site très intérésent sur le C.A.

[url]http://www.lenntech.com/français/charbon-actifhome.htm[/url]

Admin : Sujet regroupé dans un seul post
Revenir en haut Aller en bas
 
Charbon Actif, l’Adsorption Moléculaire
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» charbon actif
» charbon actif
» Utilisation de charbon actif
» utilisation charbon ??
» question sur le charbon

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Aquariophilie d'Ille et Vilaine :: EAU DOUCE :: L'eau (douce)-
Sauter vers: